Le Cameroun lance un Réseau national des télécommunications d’urgence (RNTU) dédié à la prévention et la gestion des catastrophes

L’infrastructure réceptionnée provisoirement le 8 juin dernier va jouer un rôle essentiel dans la gestion efficace des incidents de toutes natures, notamment les incendies, braquages, agressions, émeutes, accidents de circulation, crises de santé, actes terroristes.

Le ministère des Postes et télécommunications a effectué, mercredi 13 juillet 2022, une visite au Centre national des opérations d’urgence (CNOU) basé à Yaoundé et qui abrite le Réseau national des télécommunications d’urgence (RNTU) du Cameroun. Il s’agit pour Minette Libom Li Likeng de s’assurer de la fonctionnalité de l’infrastructure au terme des travaux ayant abouti à une réception provisoire partielle le 08 juin 2022, et de déterminer par la suite, les conditions de l’opérationnalisation du projet. La ministre a présenté le RNTU comme une infrastructure essentielle dans la gestion efficace des incidents de toutes natures, nécessitant une intervention urgente.

« Le projet de Réseau national des télécommunications d’urgence vise à doter le gouvernement d’un réseau de télécommunications sécurisé, devant servir à la coordination quotidienne de la gestion des urgences de différentes natures : incendies, braquages, agressions, émeutes, accidents de circulation, crises de santé, actes terroristes, et autres catastrophes », a expliqué la Minpostel. Qui soutient que ledit projet rentre dans le cadre de la mise en œuvre des stratégies nationales de réduction des risques liés à tous les types d’incidents, et contribuera à cet effet, de manière significative, à améliorer non seulement, le système national de prévention et de gestion des catastrophes, mais également, toutes les autres situations nécessitant des secours d’urgence, en vue de protéger les populations et leurs biens.

La mise en œuvre du RTNU intervient à la suite d’une visite effectuée par le président de la République Paul BIYA en Chine en juillet 2011, dans l’optique de répondre aux catastrophes et autres situations d’urgence à travers la mise en place d’un dispositif de communication adéquat, pour un système d’alerte précoce efficient. Une enquête élaborée en 2009 sur toute l’étendue du territoire avait en effet relevé des insuffisances notoires dans le système national des télécommunications, pour la prévention et la gestion des situations d’urgence de toutes natures et autres catastrophes au Cameroun.

Un plan national des télécommunications d’urgence avait donc été élaboré, avec entre autres projets identifiés, la réalisation d’un réseau national des télécommunications d’urgence s’est avérée prioritaire. Un contrat avait alors été signé le 21 décembre 2012, avec l’entreprise ZTE Corporation, et la convention de financement y relative signée le 29 octobre 2013, entre le ministère de l’Economie (Minepat) et la banque d’export-import de Chine (EXIMBANK-Chine). La signature le 05 janvier 2017 du marché de réalisation, passé avec l’entreprise chinoise ZTE, va consacrer le démarrage effectif de la mise en place du Réseau National des Télécommunications d’Urgence.

Le projet de RTNU consiste à fédérer les communications des administrations intervenant dans la prévention et la gestion des catastrophes au Cameroun. Il est constitué d’un Centre national des opérations d’urgence (CNOU) à Yaoundé (cœur du réseau), son back-up à Douala et de huit Centres régionaux des opérations d’urgence (CROU) dans les chefs-lieux des régions.

Le RNTU comprend 5 grandes composantes, à savoir le réseau de radiocommunication à ressources partagées, qui permet aux équipes gouvernementales de gérer les urgences de manière confidentielle et sécurisée, sans avoir besoins de passer par un réseau public ; le système de communications d'urgence qui vise à assurer la prise en charge des appels de détresse, provenant de n'importe quel abonné détenteur d'un terminal mobile avec ou sans puce ; le système de vidéosurveillance, qui permet d’assurer la protection des biens et des personnes en véhiculant, enregistrant et en exploitant les images prises par un ensemble de caméras, installées dans tous les chefs lieu de Régions du Cameroun ; le système de vidéoconférence ou visioconférence qui permet à ses participants, disséminés sur plusieurs sites distants, de communiquer en bénéficiant d'une transmission du son, de l'image et de tout autre type de données ; et le système e-police, une plateforme technologique centralisée de gestion des opérations de sécurité.