Meye Protect : l’antivirus Made in Cameroon ambitionne de protéger l’Afrique

La solution de sécurité informatique lancée en 2017 par le jeune ingénieur camerounais Stéphane Meye totalise à ce jour plus de 170 000 utilisateurs, avec à la clé plus de 7 000 PME sécurisées à travers le monde, principalement sur le continent.

Le Cameroun a perdu 7 milliards de FCFA en 2021 du fait du piratage de données et des attaques informatiques, selon les données de l’Agence nationale des technologies de l’information et de la communication (Antic). C’est l’une des raisons qui ont poussé Stéphane Meye, ingénieur en électronique et informatique à développer en 2017 la solution de sécurité informatique « Meye Protect » qu’il présente comme le tout premier conçu par un africain.

Doté d’une intelligence artificielle, l’antivirus utilise également plusieurs techniques telles que l'analyse en temps réel, la détection de signatures, l'analyse comportementale avancée pour repérer les comportements malveillants et prédire les attaques informatiques telles que les virus, les chevaux de Troie, les ransomwares, les logiciels espions et autres menaces susceptibles, selon Stéphane Meye, de causer des dommages au système, voler les données personnelles et financières, ou encore utiliser l’ordinateur pour perpétrer des attaques ou réaliser des activités malveillantes telles que le spamming ou le minage de crypto-monnaies.

Commercialisé depuis 2019, l'antivirus Meye Protect est téléchargeable quelque soit le navigateur et fonctionne sur les versions de Windows telles que Windows 8, 8.1, 10, et 11. Meye Protect Lab -la startup maison-mère de l’antivirus- collabore avec des leaders mondiaux tels que Microsoft, Sectigo, Comodo, et Digicert pour des questions de certificats de sécurité et d’expertise stratégique de cybersécurité, explique Stéphane.

Meye Protect totalise ce jour plus de 170 000 utilisateurs à travers le monde, principalement en Afrique (Cameroun, Gabon, Tchad, République centrafricaine, Sénégal, Cote d'ivoire, Mali, Congo, Burkina, Kenya, Niger, Nigéria, Benin, Togo, Maurice, Madagascar, les Comores, l'Algerie, le Maroc). Plus de 7000 PME notamment aux Etats unis, en France, en Russie, et majoritairement au Cameroun sont sécurisées grâce à cette solution de sécurité informatique.

Meye Protect Lab entend s'étendre au Nigeria dès la fin de 2023 pour pénétrer le marché de l’Afrique anglophone. Le marché mondial de la cybersécurité, évalué à 202,72 milliards de dollars en 2022, devrait enregistrer une croissance significative, avec un taux annuel estimé à 12,3 % entre 2023 et 2030, selon les projections. Cette expansion est alimentée par plusieurs facteurs clés, notamment l'augmentation du nombre de cyberattaques liées à la prolifération des plateformes de commerce en ligne, l'émergence de nouveaux types de virus intelligents, la diffusion des appareils intelligents et le déploiement du cloud.

L'utilisation croissante d'appareils connectés à l'Internet des objets (IoT) et de technologies intelligentes contribuera également à l'augmentation des menaces cybernétiques, explique Stéphane Meye. Les avancées technologiques telles que l'intelligence artificielle (IA), l'apprentissage automatique (ML), l'analyse des mégadonnées, l'IoT, la 5G, l'informatique de pointe et le cloud computing ouvrent de nouvelles possibilités pour la startup camerounaise.

Grâce à son invention, Stéphane Meye a reçu en 2022 le prix spécial du président de la République à l’occasion de la 3è édition de la semaine de l’innovation numérique au Cameroun. Il fait partie de la première cuvée des bénéficiaires du plan triennal spécial jeunes et a été distingué comme prix d’innovation Secupol pour l’impact de la cybersécurité dans le monde en 2019.