Mayo-Danay : le peuple Massa commémore sa fête des récoltes dénommée « Tina Sum Dana »

L’initiative parrainée par le ministre de la Jeunesse et de l’éducation civique, Mounouna Foutsou, vise à valoriser la culture de ce peuple et ce riche patrimoine culturel.

La localité de Dana, près de Yagoua (chef-lieu du département du Mayo-Danay), dans la région de l’Extrême-Nord, a vibré ce dimanche 5 novembre, au rythme des chants, danses, luttes traditionnelles et diverses activités exécutées par les « Massa ». Cette journée est en effet consacrée à la commémoration, en présence des chefs traditionnels communément appelés ici les « Moulna », de la fête des récoltes dénommée « Tina Sum Dana » dans cette tribu qui a pour fief la ville de Yagoua. Occasion pour le maire de la commune de Yagoua, Pierre Lirawa, d’exprimer sa joie pour la présence du ministre de la Jeunesse et de l’éducation civique, Mounouna Foutsou, parrain de cette commémoration culturelle dont le but de relever cette pratique ancestrale.

Selon le patriarche Tchoupsia, il s’agit d'un événement qui, dans la tradition Massa, intervient après la récolte des produits des champs ; une période permettant aux populations du Mayo-Danay de se retrouver à travers les réjouissances. Le patriarche n’a pas manqué de remercier le ministre Mounouna Foutsou, digne fils Massa qui, en acceptant de parrainer cette édition, réveille cette pratique traditionnelle vieille de plus de 50 ans mais qui était menacée de disparaître.

Pour se réjouir à l'occasion du « Tina Sum Dana », les Massa mettent un accent sur les activités de danses, de luttes mais aussi de valorisation des citharistes. Ces derniers sont des garants du savoir-faire musical ancestral qui utilisent leur instrument, les cithares, tel des griots, pour retracer l'épopée glorieuse d'un peuple tout en magnifiant les réalisations de ses grands hommes. La compétition de lutte met aux prises des candidats dans trois catégories, notamment les cadets (Nonna en Massa), les juniors (Goujouna) et les séniors (Djangalaïna). Selon le président de la Ligue départementale de lutte, Jean Paul Hendjena, les différentes rencontres permettront de détecter les talents, avec l'encadrement des chefs et des aînés dans le domaine.

Les groupes de danses vont se mêler à fête. On verra tour à tour le Gurna, une danse traditionnelle très connue du terroir et le groupe de danse dénommé les « filles Yeyena de Toukou », qui se donne pour mission de vulgariser la danse Massa auprès des jeunes filles pour ainsi la pérenniser. Le rituel de célébration du « Tina Sum Dana » proprement dit mettra en scène tous les valeureux fils Massa, avec en tête Mounouna Foutsou, qui vont exécuter des pas de danses au rythme des instruments en faisant le tour de la cour. Cette détente culturelle va prendre fin avec la remise des récompenses aux heureux gagnants des différentes compétitions par le ministre et les différentes autorités présentes.